Le Chemin de la Liberté - Le parcours du Chemin de la Liberté
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Le parcours du Chemin de la Liberté
Avant-propos :
L'itinéraire de ce chemin d'évasion a été reconnu, balisé, labellisé au niveau de la Présidence de la République, parmi bien d'autres lieux de passage à travers le Couserans et inauguré en 1994. Le symbole qu'il représente tient au fait, aussi paradoxal qu'il puisse paraître, que bien qu'étant un des plus longs et des plus difficiles, il fut le plus utilisé par les passeurs, car, eu égard à la complexité et à l'immensité du terrain, l'occupant en avait quelque peu délaissé, à son corps défendant, la surveillance...
L'Association du Chemin de la Liberté organise tous les ans une marche commémorative ouverte au public, qui emprunte intégralement le même parcours : les renseignements et les éventuelles inscriptions peuvent s'obtenir soit à l'Office de Tourisme Couserans Pyrénées , soit sur celui de l'association.
À ce sujet, il est utile de rappeler aux futurs candidats qu'ils doivent être suffisamment entraînés, bien équipés, en bonne condition physique et de surcroît habitués à supporter des différences de dénivelé conséquentes. D'ailleurs, l'on approuvera à coup sûr le bien fondé de ces conseils, à la lecture des données principales du descriptif de l'itinéraire de chaque étape : kilométrage, horaires et dénivelé.
Pour de plus amples renseignements sur le sujet il est fortement conseillé de se rapporter à l'ouvrage incontournable réalisé dans les deux langues, anglais et français, par un écossais couserannais d'adoption : Scott Goodall, qui magistralement y déroule pas à pas et dans ses moindres détails le fil d'Ariane de cet emblématique sentier.
Contacts :
Paul Williams 7 rue Joachim du Bellay 11000 Carcassonne Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. |
Guy Séris 9 place de l'Allée 09140 Seix Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. |
Le sentier de l'espoir.
Puisse tout participant, quel qu'il soit, à un moment ou à un autre de ce long autant qu'éprouvant périple, ressentir une émotion prégnante, insoutenable mélange d'admiration et de compassion, lorsqu'il mettra ses propres pas sur les traces de ces hommes, femmes, enfants, parmi lesquels de bien jeunes ou de très âgés, qui dans des conditions incommensurablement plus difficiles à cette époque, ont courageusement emprunté ce périlleux Sentier de L'Espoir : tel est l'indicible vœu de tous les membres de l'association...
De plus, rappelons-nous que lors de la tragique "Retirada", à peine 3 ou 4 ans plus tôt, beaucoup de Républicains espagnols pourchassés férocement par Franco se réfugièrent aussi en France, par le Couserans, en empruntant en sens inverse des itinéraires d'évasion parfois identiques, dans des conditions souvent dramatiques !
Le trajet :
Première partie : de Saint-Girons au refuge des Estagnous.
Jour 1 : de Saint-Girons (391 m) au hameau d'Aunac (766 m). Distance : 23 km. Temps : 8 h environ.Le point de départ se situe à l'entrée sud de la ville, à l'emplacement d'un ancien pont de fer (remplacé aujourd'hui par un pont en béton) qui était le point principal de ralliement des fugitifs pendant l'occupation. À 100 m à droite, sur la route d'Aulus, en face de la station service du Relais de Guzet, on accède au lotissement de Beauregard ; de là, à travers pistes et sentiers on s'élève doucement au dessus des villages d'Eycheil et Lacourt pour atteindre Alos, puis le col d'Artigues à 880 m ; à cet endroit une stèle rappelle la mort tragique d'un passeur de 19 ans : Louis Barrau, dénoncé, capturé et assassiné par les Allemands ; on descend ensuite au col d'Escots à 725 m pour remonter vers 766 m au terme de la première étape : le hameau d'Aunac.
Jour 2 : d'Aunac (766 m) à la cabane de Subéra (1 499 m). Distance 16 km. Temps : 6 h environ.
C'est à partir d'ici que les choses sérieuses vont commencer ; on s'attaque rapidement à la haute montagne et à ses décors majestueux, bribes de paradis par beau temps, mais avant-goût d'enfer dans la tempête !
Après être passé au gîte d'étape d'Esbints, on monte au col de la Core (1 395 m ) ; de là on redescend par la route sur 300 m et au premier lacet on prend à droite le sentier qui mène, après la cabane de Casabède au col de Soularil (1 579 m), puis à la cabane de Subéra (1 499 m) où l'on s'arrête pour dormir (sous tentes) ; le lendemain matin, avant de repartir, l'on attend le deuxième groupe des marcheurs qui en démarrant du col de la Core, ne réalisent en ce qui les concerne que la seconde partie du parcours.
Jour 3 : de la cabane de Subéra (1 499 m) au refuge des Estagnous (2 245 m). Distance : 13 km. Temps : 8 h environ.La pente devient nettement plus raide ; au bout de deux heures de montée, l'on arrive sous le pic de Lampau, où une stèle a été érigée en mémoire des 7 membres de l'équipage anglais, près des débris de leur Halifax qui a percuté la montagne le 19 juillet 1945.
Après un moment de recueillement on continue la montée vers le col de Crabérous (2 382 m) d'où l'on descend à la cabane d'Espugue (2 110 m) ; puis, par l'étang de Cruzous on monte au col de Pécouch (2 494m) pour redescendre enfin au refuge des Estagnous (2 245 m) où l'on passera la nuit.
Deuxième partie : du refuge des Estagnous à Esterri d'Àneu.
Jour 4 : du refuge des Estagnous (2 245 m) à Alos de Izil (1 200 m). Distance : 20 km. Temps : 7 h environ.
De ce refuge, (halte combien salvatrice pendant la guerre !), laissé longtemps à l'abandon, mais entièrement restauré par la suite, l'on descend tout d'abord à l'Étang Rond (1 929 m ) pour remonter aussitôt à l'Étang Long (2 125 m) ; après une ascension longue et pénible l'on atteint avec joie la frontière espagnole au col de Claouère (2 500 m). Une interminable descente nous conduit sur les berges de la Noguera Pallaresa, d'où l'on gagne rapidement Alos d'Izil (1 200 m), terminus de cette longue marche.
Tout à côté se situe Esterri d'Àneu, non loin de la prison de Sort , qui fut en d'autre temps l'épilogue incontournable de ce long et périlleux chemin...